Accueil Geneviève Laffitte, un regard parmis d’autres

Les Kalash

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Longue et fatigante route depuis Peshawar et arrivée à Chitral au cœur d’une oasis quand le soleil disparaît derrière le Trich Mir.
  Les chauffeurs des jeeps s’écroulent de fatigue dans le jardin de la guest house.
  Demain, la route risque d’être aussi difficile pour atteindre les Vallées des Kalash. (…)

À la sortie du pont, un panneau informe que les Vallées des Kalash commencent là, ce qui se confirme quelques kilomètres plus loin quand des femmes en longues robes noires brodées et aux coiffes particulières émergent des champs de maïs. (…)

Tous les échanges ne sont pas possibles.
  Certains sont même impossibles.
  Et pourtant, à la fin de cet après-midi passé avec elles dans les jardins, j’ai eu droit aux offrandes de noix, au partage du fromage de chèvre, de chapatis et de noyaux d’abricots.

Vallée des Kalash, Pakistan,
août 1992

Après le 11 septembre 2001, les Vallées des Kalash étant frontalières avec l'Afghanistan et des zones tribales, on peut imaginer les bouleversements dans la vie de ce petit peuple. Ils étaient deux mille en 1992.
 

Cette nuit-là, dans des volutes de fumées blanchâtres, les villageois se livrèrent à des danses rythmées par des percussions pour dialoguer avec la divinité des moissons.

Vallées des Kalash, Pakistan, 1992

 

Les sentiers muletiers sont les seules voies d'accès aux Vallées des Kalash.
L'habitude et l'adresse des chauffeurs ne suffisent pas toujours pour que des véhicules se croisent
sans accident.

Vallées des Kalash, Pakistan, 1992

 

La route n'est pas facile, pas entretenue,
souvent coupée par
des éboulements ou
des inondations.
Les travaux sont parfois longs à venir, ce qui tient d'autant plus à l'écart les Kalash dans leurs vallées.

Vallées des Kalash, Pakistan, 1992

 

Des oasis de verdure après une route faite de pierres et de poussière.

Vallées des Kalash, Pakistan, 1992

 

Bien que la région soit sismique et malgré le décor montagneux, les Kalash accrochent leurs maisons en bois sur des rochers, la terrasse des unes servant de toit à celles du dessous.

La verticalité fait partie de la conception que les Kalash ont
du monde :
le haut où résident les divinités, les hommes et les troupeaux de chèvres ; le milieu réservé aux femmes, au bétail et aux récoltes ; le bas pour
les morts.

Vallées des Kalash, Pakistan, 1992

 

La peau claire, les yeux clairs, animistes, les origines du peuple Kalash font encore débat.
Au même titre que celles d'autres peuples vivant dans de petits territoires de la chaîne himalayenne.

Vallées des Kalash, Pakistan, 1992

 

Poignée décorative sur la porte d'une habitation.

Vallées des Kalash, Pakistan, 1992

 

Intérieur d'une maison.

Ingéniosité pour la fabrication du berceau suspendu.

Vallées des Kalash, Pakistan, 1992

 

Les filles portent les mêmes costumes que leurs mères : robes noires brodées, bijoux et coiffes.
La coiffure est également celle des adultes : une tresse frontale retenue sur une oreille ou épinglée dans la chevelure.

Pour une femme, épouser un musulman
est un signe
d'ascension sociale.

Vallées des Kalash, Pakistan, 1992

 

Motifs géométriques sculptés sur bois à l'entrée d'une maison commune.

Vallées des Kalash, Pakistan, 1992

 

Les terres fertiles représentent un enjeu
de spéculations qui voit
le patrimoine agricole
des Kalash récupéré par
les musulmans.

Vallées des Kalash, Pakistan, 1992

 

Cuisson des chapatis faits de farine de blé et d'eau.

Vallées des Kalash, Pakistan, 1992

 

Moulin du village où les hommes viennent moudre leur récolte de blé
ou de maïs.

Vallées des Kalash, Pakistan, 1992

 

Les enfants vont
à l'école du village.
L'école, coranique, est l'une des rares aides qu'apporte le gouvernement pakistanais.

Vallées des Kalash, Pakistan, 1992

 

Représentations d'animaux sur la porte d'une salle de cérémonie.
Le bouc est l'animal vénéré. Seuls les hommes pratiquent les rites qui lui sont consacrés et
qui se déroulent dans
des sanctuaires dans
la montagne.

Vallées des Kalash, Pakistan, 1992

 

Intérieur de la maison de cérémonie.

Pilier de bois sculpté décoré de représentations de boucs à sa base.
Par la multiplicité de leurs divinités animistes et par leurs pratiques rituelles, les Kalash creusent toujours un peu plus la question religieuse entre les musulmans et eux, bien que certains se convertissent à l'islam.

Vallées des Kalash, Pakistan, 1992

 

La chouchoute est la coiffe qui enserre la tête : c'est une pièce de tissu épais sur laquelle sont cousus des perles, des boutons
et des cauris.
Les cauris, coquillages pêchés dans l'Océan Indien, étaient une monnaie qui courait jusque là grâce au commerce ; aujourd'hui,
ils servent de décoration ; certains leur attribue
un rôle de divination.

Vallées des Kalash, Pakistan, 1992

 

Les travaux des champs, des jardins et la garde du bétail sont laissés aux femmes, pendant que les hommes s'occupent à une tâche plus noble, celle
de garder les troupeaux
de chèvres dans
les montagnes.

La koupas que porte cette femme est une coiffe
très lourde, cousue essentiellement de cauris, de quelques grelots et d'un pompon rouge. Simplement posée sur la tête, elle ne tient que par l'effet de son poids.

Vallées des Kalash, Pakistan, 1992

 

Intérieur d'une maison.

Pour cuisiner, le feu se fait sur une grande pierre plate, à même le sol.
Une façon aussi de chauffer la pièce.

Vallées des Kalash, Pakistan, 1992

 

La réparation du jouet.

Les hommes et les garçons Kalash portent le kamis et le pakol, l'habit et le béret pakistanais.

Vallées des Kalash, Pakistan, 1992

 

La récolte des mûres.

Vallées des Kalash, Pakistan, 1992

 

Selon les croyances, les femmes ayant menti aux dieux, elles doivent payer de leur sang.
La punition est infligée tous les mois, période pendant laquelle elles vivent à l'écart du village, dans la maison des menstrues, la bashalani,
où elles accouchent également.
À la fin de cet isolement, elles se purifient dans
la rivière.

Vallées des Kalash, Pakistan, 1992

 

Le cimetière.
Les cercueils ne sont
pas enterrés ; ils sont
souvent profanés.

Autour des arbres s'enroulent des ceps de vigne d'où les Kalash tirent un vin qui les régale.
Un sujet supplémentaire de discorde
avec les
musulmans.


Vallées des Kalash, Pakistan, 1992