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Les Tihuanacu (mot d’origine pré-incaïque, à l’orthographe multiple) ont développé leur civilisation sur les hauts plateaux des pays andins, au sud du lac Titicaca et, à chacun de mes passages en Bolivie, je ne rate jamais un détour par le site majeur de la Cité du Soleil, pleine d’énigmes quant à sa datation, son implantation et l’arrêt de sa construction.

C’est à Tiwanaku qu’Evo Morales, syndicaliste cocalero et premier président indien d’Amérique, a célébré son élection en 2005. Quand j’en ai lu le compte-rendu, dans un journal argentin, alors que je faisais une halte à un café sur le bord de ma route, j’ai reçu la nouvelle comme une boucle qui, intimement, faisait se boucler plusieurs fils de ma vie.
  Je ne suis pas superstitieuse, je n’y ai vu aucune confirmation ni prédestination : seulement un signe, qui n’a de sens que pour moi, au moins celui de la beauté des « coïncidences qui riment » selon un mot d'Antoine Blondin.