Le Rio de La Plata était déchaîné comme une mer.
  Enfoncée dans un fauteuil du bateau qui m’amenait de l’autre côté en Argentine, on n’apercevait l’horizon que lorsque la coque frappait la surface du fleuve dans une gerbe d’eau qui noyait les vitres de la grande cabine. L’eau avait la couleur du chocolat.

Il apparaissait donc par moment une barre brune contre un ciel gris, jusqu’au moment où des gratte-ciel se hérissèrent sur cette toile de fond.
  Plus agitée aujourd’hui, j’eus la même vision que quelques années plus tôt.
  C’était Buenos Aires.

Colonia de Sacramento, Uruguay
Buenos Aires, Argentine,
6 janvier 2010