Accueil Geneviève Laffitte, un regard parmis d’autres

Le repas le dimanche

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Entre en scène le grand-père des ados, le père de Sia.
 Il sort de son lit installé sur le fale, passe la tête sous le robinet à tout faire et crache l’eau retenue en guise de rince-bouche. Il réajuste son pagne et jette un rapide coup d’œil à l’activité en cours.
 Sa présence impressionne.

Les jeunes qui n'avaient pas dit un mot depuis mon arrivée, ont intégré le message du regard du grand-père qui ne se privait pas de donner son avis (je le devinais à sa voix) sur les gestes qui n’étaient pas conformes au travail à faire.

Les ordres étaient brefs, précis, appuyés par un doigt pointé sur les emplacements à respecter pour ne pas faire de gestes inutiles.
 Le ton, sec et ferme.

Les deux jeunes s’activaient comme ils pouvaient, transpiraient comme des malheureux, mais ne disaient
pas un mot.
 Le travail avançait cependant.

Letogo, île Upolu, Îles Samoa,
18 janvier 2015

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Cette galerie fait suite à des prises de vues du marché aux poissons où les conditions nécessitaient une grande sensibilité du film. À mon arrivée chez Sia, prise par ce qui se déroulait autour et devant mon objectif, je n'ai pas pensé à l'adapter ... Et quand j'ai réalisé ce défaut, c'était trop tard pour les premières photos pleines de grain...
 

 

 

 

Tous les dimanches, avant d'aller à l'office religieux, les Samoans préparent le repas de midi.
Le village se drape alors de fumées bleues dans des senteurs de bois brûlés et de cuisson des aliments.

Letogo, île Upolu, Îles Samoa, 2015

 

Le rituel de la préparation commence tôt le matin et les adolescents qui doivent y participer sortent à peine de leur sommeil.

Letogo, île Upolu, Îles Samoa, 2015

 

Un travail long et fastidieux qui n'invite pas forcément au réveil, ...

Letogo, île Upolu, Îles Samoa, 2015

 

... râper l'écorce du fruit de l'arbre à pain à l'aide d'une boîte de conserve usagée.

Letogo, île Upolu, Îles Samoa, 2015

 

Récupérer la chair des noix de coco avec un outil plus élaboré : une râpe fixée au bout du manche en bois d'une planche sur laquelle on s'assoie.

Letogo, île Upolu, Îles Samoa, 2015

 

Je compris enfin à quoi pouvaient bien servir ces fibres végétales que j'avais vues entassées sur le marché.

Letogo, île Upolu, Îles Samoa, 2015

 

Trempé dans la bassine de coco râpé et fortement essoré, de cet amas de fibres on extrait une crème de coco.

Letogo, île Upolu, Îles Samoa, 2015

 

En secouant les fibres, on récupère la chair déshydratée que le père de Sia donne à manger aux animaux.

Letogo, île Upolu, Îles Samoa, 2015

 

Épluchage d'un tubercule de taro avec le même outil que pour le fruit de l'abre à pain.

Letogo, île Upolu, Îles Samoa, 2015

 

Dans le hangar, à l'abri en cas de pluie, c'est Siavao, le mari de Sia, qui est chargé de faire le feu pour chauffer des pierres placées dans le brasier.

Letogo, île Upolu, Îles Samoa, 2015

 

Des feuilles de bananiers et de taro sont utilisées comme ustensiles et récipients pour la cuisson.

Letogo, île Upolu, Îles Samoa, 2015

 

Confection du palusami, nom samoan de la combinaison de feuilles de taro et de crème de coco à laquelle on ajoute des oignons et du sel.

Letogo, île Upolu, Îles Samoa, 2015

 

Le grand-père se voit confier un travail pas trop physique mais délicat.

Letogo, île Upolu, Îles Samoa, 2015

 

Pas traditionnel du tout, le papier aluminium. Mais il assure une bonne tenue des feuilles pendant la cuisson.

Letogo, île Upolu, Îles Samoa, 2015

 

Exceptionnellement, la nièce de Sia est venue donner un coup de main.

"Dans la famille, me dit Sia, ce sont les hommes qui préparent le repas du dimanche" .

Letogo, île Upolu, Îles Samoa, 2015

 

Les garçons dégagent les troncs de bananiers et les gros morceaux de bois à moitié consumés, installés au début pour retenir les pierres et les braises.

Letogo, île Upolu, Îles Samoa, 2015

 

Ouverture et nettoyage de l'umu - le four - que constituent, à ce stade, les braises incandescentes et les pierres surchauffées.

Letogo, île Upolu, Îles Samoa, 2015

 

Disposition sur le foyer des fruits de l'arbre à pain et des tubercules de taro fendus en deux.

Letogo, île Upolu, Îles Samoa, 2015

 

Intercaler les pierres et les aliments pour bien répartir la chaleur .

Letogo, île Upolu, Îles Samoa, 2015

 

Plus délicat à la cuisson, des feuilles de l'arbre à pain sont intercalées entre le palusami et les pierres.

Letogo, île Upolu, Îles Samoa, 2015

 

L'umu est recouvert de feuilles de bananiers.

Letogo, île Upolu, Îles Samoa, 2015

 

Une cuisson à l'étouffée.

Letogo, île Upolu, Îles Samoa, 2015

 

Environ une heure et demie plus tard, ouverture de l'umu.

Letogo, île Upolu, Îles Samoa, 2015

 

Les pierres sont encore chaudes, le pain et les tubercules sont cuits.

Letogo, île Upolu, Îles Samoa, 2015

 

Trois générations partagent les parties communes de l'espace de vie : la cour, la cuisine, le robinet à tout faire, la douche, les toilettes...
Une grande famille.

Sia discute avec Siavao et estime qu'il n'y aura pas assez de pain pour la semaine.

Letogo, île Upolu,
Îles Samoa, 2015

 

La cuisson jusqu'à l'extinction des braises...

Letogo, île Upolu, Îles Samoa, 2015

 

Une fois cuit, le fruit de l'arbre à pain a la même consistance et a (presque) le même goût que le pain ; il accompagne le palusami, mais aussi la viande ou les poissons, cuits parfois dans l'umu, ou frits à la poêle.

Letogo, île Upolu, Îles Samoa, 2015