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Mines de Potosi

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Sur les pierres à l’entrée de la mine, le sang séché des lamas sacrifiés et la divinité à laquelle on adresse des prières et des offrandes avant d'aller plus loin en disent long sur les représentations symboliques et l’imaginaire
des mineurs.
  Est-ce dans ces représentations qu’ils puisent à la fois l’abnégation et l’énergie indispensables pour descendre dans des entrailles terrestres aux allures de sépulture où les années comptent double parce que les conditions de travail sont d’un autre siècle ?

Potosi, Bolivie,
juillet 1991

Rares en 91, les visites des mines sont à présent organisées.
  El Tio mérite toujours autant de respect et d'offrandes.
  Rien de changé sur le carreau, dans les galeries ou dans les regards.
  Une nouveauté cependant, les mineurs portent des gants.

Potosi, Bolivie,
24 février 2010

 

Près de Potosi, ville à 4070 m d'altitude, le Cerro Rico fut la montagne donatrice du minerai d'argent aux XVIème et XVIIème siècles, extrait par des indigènes réduits en esclavage, et qui fit à l'époque la fortune de l'Espagne.

Potosi, Bolivie,
2010

 

Les mineurs se sont organisés en coopératives pour continuer l'exploitation des mines qui ne donnent plus de minerai d'argent.

Potosi, Bolivie, 2010

 

Par endroit, les étais de bois des galeries sont pluricentenaires.

Potosi, Bolivie, 2010

 

L'infra-monde.

Potosi, Bolivie, 2010

 

Avant le travail,
les mineurs font des offrandes à El Tio qui les protège des dangers de la mine et assure la fertilité des filons: feuilles de coca, alcool, cigarettes... tout ce qu'ils consomment eux-mêmes contre la faim et la fatigue.

Potosi, Bolivie, 2010


"Au niveau des représentations symboliques, tandis que le travail opère une socialisation du monde souterrain, le mineur devient diable pour pouvoir négocier avec les forces sauvages du sous-sol et s'unir sexuellement avec la montagne pour produire le minerai. Cette possession diabolique institue les mineurs comme une classe sociale à part, distincte des paysans et des autres travailleurs urbains. Elle permet de justifier la domination masculine et l'exclusion des femmes reléguées à l'extérieur à des travaux mal rémunérés." Travail et rites au fond des mines de Potosi de Marie Guillaume, Institut de Recherche pour le Développement.  

Pour trouver du minerai de plus en plus loin,
de plus en plus en profondeur, aucune autre façon pour travailler que de ramper.

Potosi, Bolivie, 1991

 

Des installations rudimentaires qui fonctionnent grâce à la force humaine puisée en partie dans la mastication des feuilles de coca.

Potosi, Bolivie, 1991

 

Arracher à la terre, concasser à la masse, trier à la main et remplir des sacs de jute pour les amener jusqu'aux wagonnets qui ne peuvent pas passer dans certains boyaux trop étroits des galeries et dans lesquels les mineurs rampent en poussant les sacs
devant eux.

Potosi, Bolivie, 1991

 

Le va-et-vient
des wagonnets poussés
par les mineurs.

Potosi, Bolivie, 2010

 

Sortie de la galerie.
Sur cette façade est projeté rituellement le sang d'un lama sacrifié pour que perdurent la fertilité de la mine et l'accès aux filons.

Potosi, Bolivie, 2010

 

L'aménagement du carreau de la mine est aussi rudimentaire que les équipements de fond
des galeries.

Potosi, Bolivie, 2010

 

On peut être mineur
à dix ans.
Rarement après quarante.

Potosi, Bolivie, 1991 2010

 

Veiller à ne pas faire dérailler le wagonnet avant de le déverser...

Potosi, Bolivie, 2010

 

... au risque d'être obligés de déployer des efforts puissants -assurément inhumains- pour tenter de le remettre sur les rails.

Potosi, Bolivie, 2010

 

Avant-dernier maillon
de la chaîne.

Potosi, Bolivie, 2010

 

Dernier maillon avant le transport en camion vers les usines de traitement : tri grossier des roches contenant le minerai et nettoyage des rails pour le prochain passage
de wagonnet.

Potosi, Bolivie, 2010

 

Le déraillement à vide est moins problématique.

Potosi, Bolivie, 2010

 

Fin de la journée.
Le nettoyage des corps.

Potosi, Bolivie, 2010